Mustapha Hammouche sur liberté: "MAK : le traitement par la haine"




M.Hammouche écrit un article sur le journal Liberté au sujet de la discréditation de Ferhat Mehenni, président du GPK par une islamiste extrémiste, Naima Salhi en l'occurrence. Nous le reprenons dans son intégralité.


Article du journaliste M.H paru sur Liberté le 08 Octobre 2017


Naïma Salhi a traité Ferhat Mehenni de “terroriste”. Ce qu’elle n’a jamais fait pour les vrais, ce dont elle partage l’idéologie et le projet de dissolution de l’Algérie dans la oumma.




Elle ne s’est pas arrêtée là ; elle a appelé les autorités à l’“éliminer” ! Rien de surprenant dans l’appel au meurtre en lui-même : l’idéologie de la députée, l’islamisme, conçoit bien l’homicide des personnes qui contrarient sa finalité totalitaire. Ce qui est remarquable, c’est qu’elle a, naturellement, chargé l’État d’exécuter sa sentence à l’encontre du leader du MAK.


Il faut dire que Naïma Salhi n’a pas inauguré ces poussées d’acrimonie à l’encontre du militant kabyle. Des représentants du pouvoir, dont l’actuel Premier ministre, le vouent régulièrement aux gémonies. Ces récurrentes abominations officielles sont perçues comme une permission de lynchage par tous ces fanatismes instillés dans notre société par le panarabisme chauvin et l’islamisme belliqueux et qui ont fini par la défigurer culturellement et la détériorer mentalement.

Pour le pouvoir, il est plus aisé de pousser à la lapidation du personnage qui symbolise ce mouvement que d’affronter la question politique réelle qu’il pose. Il croit ainsi discrétiser une idée en discréditant son promoteur.

Et même si le pouvoir discrédite Ferhat et le MAK auprès de ceux qui, comme Naïma Salhi, cultivent déjà une haine pour tout Algérien qui refuse de se soumettre à l’arabisme, à l’islamiste et à la dictature…. C’est de ceux-là que Ferhat et ses compagnons veulent s’éloigner.




Au moment où il s’égosille à appeler les terroristes islamistes à venir fraterniser, le pouvoir rate l’occasion de méditer la question que pose ce vent de scission, si faible soit-il, qui souffle en Kabylie. Il préfère l’accabler de servir des desseins ennemis et le désigner à la vindicte populaire. À croire qu’Al-Qaïda et Daech servent, eux, la cause nationale !

On comprend que Naïma Salhi et tous les activistes islamistes s’en prennent à Ferhat Mehenni comme à un “traître”. Cela peut aider à détourner l’attention de leur compromission historique, celle qui a failli se réaliser et pour laquelle ils n’ont pas renoncé et ne renonceront jamais : celle d’arrimer l’Algérie à l’empire obscurantiste en projet et de la dissoudre dans le khalifat de leur rêve. Et aider d’autres à donner des preuves de patriotisme au rabais, juste en insultant les autonomistes.

N’est-ce pas que cela relève de la démarche écologique de protéger ce qu’on peut d’un écosystème quand on ne peut pas préserver le tout de la pollution ? Et on ne peut dire que Ferhat n’a pas essayé d’aider à sauvegarder l’identité et promouvoir la modernité en Algérie. C’est de cet échec, dû au fait que le pouvoir a préféré s’allier à la régression et combattre la démocratie, qu’est née l’idée d’autonomie partielle.

Après tout, les autonomistes kabyles ne sont pas seuls à redouter la perspective unique du “stan” qui s’offre à l’Algérie. Il est aisé pour ceux-là de comprendre ce projet de sanctuariser un milieu de tolérance et d’authenticité avant le naufrage islamiste…

Mustapha Hammouche, Liberté

Monde Kabyle

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