Bouaziz Aït Chebib exprime sa solidarité avec les militants injustement emprisonnés



Communiqué

Halte à la répression dans l’indifférence générale !

Dans les prisons algériennes, les journalistes et blogueurs indépendants, les militants kabyles et mozabites n’ont pas d’autres recours que de mettre en danger leur vies pour faire entendre leur indignation face à l’injustice dont ils sont victimes. Leurs droits légitimes à la liberté d’action et d’expression sont criminalisés par un État inique qui, en parallèle, élève les artisans du terrorisme islamiste en personnalités politiques « nationales ». Aujourd’hui Merzoug Touati, Slimane Bouhafs et Mohamed Baba Nedjar sont contraints de recourir encore une fois à la grève de la faim pour espérer se faire entendre et sortir de l’indifférence générale.

Le silence des partis politiques, des organisations des droit humains et de la communauté internationale est un acte inhumain qui encourage le régime colonial algérien à amplifier sa politique répressive et oppressive.


Merzoug Touati, Slimane Bouhafs et Mohamed Baba Nedjar, que l'État algérien détient dans ses géoles en otages de la société civile kabyle et mozabite, risquent de passer leur vie entière en prison si rien n’est fait pour les extraire des mains criminelles des autorités algériennes. Ils peuvent même y mourir comme les détenus mozabites déjà décédés en prison dans des conditions obscures ou comme le journaliste anglo-algérien Mohamed Talmat, décédé des « suites de sa grève de la faim », nous dit-on.

Or, laisser des détenus d'opinion ou des militants politiques résolument pacifiques faire l’objet de cabales montées de toute pièce pour étouffer la voix des peuples est une infamie qui fait déjà honte à l’humanité toute entière, et plus encore aux Etats et organisations internationales qui se définissent comme étant des défenseurs de la démocratie et des droits humains. J’interpelle encore une fois ces organisations et ces États qui laissent mourir dans l’indifférence des citoyens kabyles et mozabites juste parce qu’ils ont osé défendre pacifiquement leurs droits à avoir des opinions et des croyances qui ne cadrent pas avec le système néocolonial de l’État algérien qui œuvre, depuis son existence, à la négation et à l’assimilation forcée des peuples qui refusent de se dissoudre dans le moule négationniste du monde dit « arabe ».


Je tiens à exprimer encore une fois toute ma solidarité et toute ma fraternité à Merzoug Touati, Slimane Bouhafs, Mohamed Baba Nedjar qui sont en grève de la faim pour faire valoir leur droit légitimes. J’exprime également ma solidarité au jeune frère du militant mozabite Salah Abbouna, détenu à Ghardaïa en lieu et place de son frère sur lequel l’Etat algérien n’a pas pu mettre la main, y compris en lançant contre lui un fallacieux mandat d’arrêt international.

Le régime algérien harcèle, réprime et diffame les militants pacifistes des causes justes, notamment les souverainistes kabyles, les militants mozabites, les journalistes libres et indépendants et tout militants des droits humains, pendant qu’il absout de leurs crimes les islamistes ayant à leur compte des centaines de milliers de victimes assassinées par la même idéologie qui est promue par l’Etat algérien, à savoir l’arabo-islamisme.

Pour parer au vaste plan de musellement politique dont fait l’objet la Kabylie, solidaire du Mzab et de toutes les voix démocratiques, seule une mobilisation générale de toutes les forces kabyles sera en mesure de briser l’omerta générale qui règne en maître absolu. Il est dans notre intérêt à tous de dépasser toutes nos divergences afin de faire front commun contre l’injustice institutionnalisée de l’Etat algérien.

Pour reprendre une citation de John Steinbeck dans Les Raisins de la colère, il faut que l’Etat algérien sache bien que "La répression n’a pour effet que d’affermir la volonté de lutte de ceux contre qui elle s’exerce et de cimenter leur solidarité…".

Vivement une République Kabyle, indépendante, démocratique, sociale et laïque.

Bouaziz Ait-Chebib


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